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La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon n’a pas changé la stratégie du Rassemblement national. Marine Le Pen, malgré une entente passée avec le nouveau Premier ministre, entend poursuivre son offensive pour provoquer des législatives anticipées et placer son parti au centre du jeu.

Le premier ministre devra à la fois déjouer le procès en illégitimité démocratique que lui vaut sa fidélité macroniste, comme les pièges dans lesquels sont tombés ses deux derniers prédécesseurs…

Sélectionné par Emmanuel Macron dès ce mardi 9 septembre, Sébastien Lecornu, 39 ans, ancien ministre des Armées, succède à François Bayrou avec la charge urgente de rétablir une « stabilité politique et institutionnelle » à un moment où la France traverse une crise politique sans précédent.

À la veille d’une issue politique quasi certaine, François Bayrou a prononcé lundi après-midi ce qui pourrait rester comme son dernier grand discours à Matignon. Le Premier ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement devant les députés, dans un climat où son renversement apparaît inéluctable.

Le Premier ministre a accordé une interview au média Brut avant le vote de confiance prévu le 8 septembre.

La majorité des responsables d’entreprises ne comprennent pas que le gouvernement démocratique de l’État ne puisse pas s’organiser en France sur la base de compromis, comme en Allemagne, dans les pays d’Europe du Nord, et même en Italie ou en Espagne.

Bruno Retailleau y pense, Gérald Darmanin aussi, Pierre Moscovici, David Lisnard, Bernard Cazeneuve… et d’autres. Tous les leaders politiques ne rêvent que de Matignon ; le monde patronal, lui, cherche le double français de Mario Draghi, le sauveur de l’Italie. Plus compliqué.

Alors que François Bayrou a annoncé un vote de confiance pour le 8 septembre, la France se trouve une nouvelle fois au bord d’une crise institutionnelle. Si le gouvernement venait à être renversé, une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale pourrait être envisagée. Mais à quel prix ?

Patrick Martin n’a pas tremblé hier en donnant le coup d’envoi de la REF au stade Roland-Garros pour alerter le monde politique : la maison France va à la catastrophe si les dirigeants continuent dans la démagogie et le déni de la réalité pour protéger leurs petits intérêts électoraux.

Une nouvelle dissolution le 8 septembre pourrait bouleverser l’Assemblée nationale sans offrir de majorité claire. Le RN progresserait, le bloc central s’affaiblirait et l’instabilité s’aggraverait.

Le Premier ministre s’exprimera ce lundi et présentera de nouvelles mesures dans le cadre du projet de budget et pour les pistes d’économies à réaliser.

Rentrée sous tension, calculs froids. Ni majorité ni oppositions n’ont intérêt à provoquer dissolution ou censure dans un pays lassé et endetté. À 18 mois de la présidentielle, chacun temporise pour éviter de payer la note.

Quoi qu’on pense du sujet de fond, le succès de la pétition contre la loi Duplomb montre une perte de confiance dans les processus démocratiques français. À qui la faute ?

Sur le site de l’Assemblée nationale, le succès obtenu par la pétition anti-loi Duplomb est une anomalie statistique. Pour la plupart des propositions, souvent farfelues, les signatures se comptent sur les doigts d’une main.

Interrogée sur la pétition lancée contre la loi Duplomb, la présidente de l'Assemblée nationale a déclaré qu'il « faut écouter les Français » et organiser un débat.

A la Une de vos hebdos cette semaine : le déficit, bien sûr, mais aussi… la guerre des âges, sur l’existence de laquelle Marianne s’interroge, et… la gentillesse.

Trois députés ont été déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel. Leurs comptes de campagne pour les élections législatives de 2024 ont été rejetés.

À l’heure où l’exécutif peine à bâtir une majorité stable autour de sa trajectoire budgétaire, sa capacité à nouer des compromis politiques de court terme est une fois de plus sollicitée. L’effort de près de 44 milliards d’euros annoncé par François Bayrou a suscité de vives critiques au sein des partis de l'opposition.

Stéphane Vojetta dénonce comme « profondément révoltante » la décision du Conseil constitutionnel de le déclarer inéligible pour un simple manquement procédural au Code électoral, privant 25 000 électeurs de leur choix et déclenchant une partielle à un coût public d’un million d’euros.

En cas de dissolution à l’automne 2025, tout se jouera sur l’unité ou la dispersion : le RN, quasi assuré d’être présent partout au second tour, profiterait de la moindre division à gauche ou au centre, tandis qu’une Assemblée encore plus morcelée menacerait la gouvernabilité du pays.